vendredi 13 avril 2012

GOD SAVE THE COOK (suite et peut-être pas fin...)

L’heure est grave, je suis dans une terrible frustration. D’où ma nécessité de reprendre le tout premier message de ce blog et de vous faire partager mes élucubrations :

En mai prochain sort en France le tout nouveau Livre de Jamie (voir plus haut). Il est déjà sorti en septembre dernier en Angleterre (en VO), et vous vous doutez bien que ce n’est qu’une volonté vacillante d’être un peu raisonnable, et aussi le manque de finances m’empêchant (temporairement) d’aller en Angleterre qui font je me vois contrainte de ronger mon frein …

En parallèle, Nigella « écrit comme une folle », « séquestrée dans une cellule sans fenêtre » (ces « witters » sont issus de son site internet) pour finir dans les temps un nouveau livre de recettes, entièrement consacrée à l’Italie. Cela promet d’être un très beau livre, il s’appellera : Nigellissima.
Il y a quelques années, Jamie l’avait fait également. Mais, comme ils adaptent les recettes italiennes à un public plus large (et principalement anglo-saxon), la touche anglaise est omniprésente. Et grâce à leur profond respect pour cette cuisine et pour la cuisine en général, c’est fait de façon intelligente.

J'ai bien trouvé quelques trucs pour patienter :

J’ai « feuilleté » de façon électronique les premières pages du livre et j’ai hâte, si vous saviez comme j’ai hâte ! Des recettes que j’ai déjà envie d’essayer, l’ enthousiasme communicatif de Jamie et son entourage « créatif », toujours si inventif (photos, mises en pages, commentaires)…ça promet d’être un "vrai kif". Je me vois déjà la tête adossée aux coussins de mon lit à lire religieusement…

Je suis aussi depuis plusieurs semaines les différentes étapes de la rédaction du livre que Nigella met sur son site internet. Ce n’est pas fixe, elle poste quand elle en ressent le besoin (comme je la comprends). Cet aspect imprévu apporte du piquant puisqu’il crée de l’attente (enfin, chez moi...Et chez ses fans aussi, je suppose). Il y a peu, je lisais avec délectation ses tribulations à propos d’un achat massif de légumes (« witter du 10 mars), pour illustrer son prochain livre de recettes. Ce qui était, au départ, une idée pertinente : l’Italie est reine pour magnifier et marier les plus simples légumes, a pris les proportions d’un étalage de maraicher et a été transformé, fort heureusement pour ses lecteurs, en idées de recettes. (Nécessité est mère de créativité c’est bien connu). Bref, c’était, comme toujours, très drôle !

De moi côté, j’aime écrire et gourmande comme je suis, la cuisine est une thématique quasi-inépuisable pour moi. Mais, je ne tiens pas à écrire des livres de cuisine. D’abord parce que certaines personnes font ça bien mieux que moi, et puis cela me semblerait réducteur de « tout ramener à la bouffe », même quand celle-ci est bonne.

(Dans l’absolu, je préférerais écrire sur les grands et petits bonheurs, sur tout ce qui peut vous mettre de belle humeur, ou par temps chanceux l’âme en extase ou en paix, c’est une idée qui reste en suspend…).

En fait, je suis comme Nigella, je préfère manger plutôt que de suivre des recettes. Certes, cuisiner me détend énormément et la recherche de nouvelles saveurs, associations, et idées est, en ce qui me concerne, un formidable stimulant pour bien terminer une journée. En revanche, je ne me sens pas la patience et encore moins la capacité à prodiguer des savoirs-faires. De loin en loin, j’aime proposer des conseils directement issus de l’expérience, ce qui induit qu’ils ne doivent pas être suivis, juste adoptés si vous les aimez ou tout le moins si vous vous sentez en confiance avec eux.

J’ai, vous l’avez certainement compris, beaucoup de livres de mes deux auteurs chéris. Je pousse même le vice à acheter et à me faire offrir certains de leurs livres en français ET en version originale. (Tous ceux de Jamie ont été traduits, pour Nigella seulement deux). Par snobisme, peut-être, mais aussi parce que cela répond à des besoins différents chez moi : quand je veux que ce soit fluide, je prends celui en français, quand je veux « les entendre », je m’installe dans un fauteuil (ou le soir dans mon lit) avec la version originale. En fait, j’adapte aux livres, ce que tout un chacun fait face à un film ou une série : quand vous êtes fatigués les sous-titres sont au dessus de vos forces, quand vous êtes passionnés, vous voulez tout, la voix, les mots, les intonations. (Sans compter que certaines expressions ou tournures ne peuvent être rendues dans toute leur saveur).

Le mois dernier, j’ai participé à une formation sur la communication, l’expression orale et il fallait parler d’une de ses passions : j’ai pris comme thématique ce blog et en particulier mon tout premier message traitant de mon attirance pour la cuisine anglaise. Bien-sûr cela a étonné.

Alors pourquoi ?

Je crois que cela a tout simplement quelque chose de…rassurant, de réconfortant…de stable même pourrais-je dire. Ce qui, je le conçois, peut paraitre en totale contradiction avec une expérience traumatisante à laquelle j’ai dû faire face lors d’une journée passée à Canterbury : un « Kidney @ beef pie » dans lequel se trouvent des morceaux de bœuf gélatineux, des petits pois douteux et des grains de maïs perdus là…en plein milieu de la sauce, …c’est une expérience à vivre, mais juste une fois. Pourtant, mon indulgence pour cette cuisine était déjà bien présente puisque je me souviens avoir étonnée (« horrifiée » serait plus juste) certaines personnes en avalant un copieux breakfast avec lard, œufs, saucisses et tutti quanti.

Je vais faire une légère digression : hier soir, nous étions, mon chéri et moi, attablés devant des Penne  Veneziano  et une bouteille de Lambrusco (doux). Un repas simple et merveilleux tels que je les aime. Ceci, d’autant plus que c’est un restaurant où l’accueil et le service sont chaleureux. Pas simplement gentils, mais aussi par leur volonté de proposer autre chose que les « restaurants à touristes » que l’on trouve, malheureusement, un peu partout en France comme en Italie. Pendant que le serveur parlait je me suis vue en plein été dans une trattoria puis au bord d’un lac sous des citronniers. Les explications des recettes sur la carte et sa passion m’ont aussi réchauffée de l’intérieur. Ce qui prouve, et là je reviens doucement à mon propos, que la vraie cuisine d’un pays ne se résume pas aux restaurants (qui parfois étaient devenus des cantines) mais bien à ceux qui la font avec cœur et souvenir des traditions. Je ne parle pas de « traditionnalisme » figé mais bien de revenir aux sources. Concevoir un peu les fondamentaux d’une cuisine comme une mamie pleine de sagesse qui vous répond avec un sourire quand on la taquine.

D’ailleurs, en dépit de mon enthousiasme pour la cuisine anglaise, croyez-le ou on…mais, je n’ai pas encore eu l’occasion de goûter à une vraie cuisine traditionnelle anglaise. Je pourrais aller dans certains restaurants de Londres qui sont des valeurs sûres, mais demandent un certain budget. Ou alors, caresser le rêve d’un pub, un jour dans la campagne galloise ou dans le Yorkshire (ou le Kent) où on me servirait un « steack and Kideney pie » vrai de vrai…


 

Ps : le temps que je finisse d’écrire cette chronique, j’ai appris que Nigella, avait pu « rendre à temps sa copie » et donc était sortie de sa « prison » pour se mettre derrière un appareil photo et constater qu’un plat de…carottes (de courges ?) serait du meilleur effet dans le futur livre.

3 commentaires:

  1. Fan de Jamie, et de cuisine, je ne peux que me réjouir de te lire, dans ce billet!
    Bravo! A quand un cheesecake, je suis partante!
    Bises


    Sofi

    RépondreSupprimer
  2. Suis fan aussi... D'ailleurs tu as pu le constater dans ma bibliothèque et je partage avec toi l'attente fébrile de ces nouvelles parutions qui vont allier deux de mes passions : la cuisine et l'italie (là pour le coup accès de chauvinisme notoire !).
    Sinon.... petit aparté mais Kidney pie c'est une tourte aux rognons non ?? Pas étonnant que ton boeuf ai une texture gélatineuse !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui tout à fait...pour le coup, je crois que les rognons ET le boeuf étaient..gélatineux !!

      Oui, j'ai bien noté les choses très intéressantes dans ta bibliothéque...;0)

      En même temps, je te soutiens car je trouve la cuisine italienne tellement...SAVOUREUSE et ...Joyeuse !

      Supprimer